Les membres de l’AFPC défendent les parcs et les voies navigables du Canada

La protection des parcs nationaux et des établissements du patrimoine était au cœur des préoccupations des membres de l’AFPC de Parcs Canada, réunis le week-end dernier à Ottawa. Ils assistaient à une conférence pour discuter stratégie et enjeux en vue de la prochaine ronde de négociation avec leur employeur.

Le climat politique actuel ne joue pas en leur faveur, le gouvernement conservateur ayant récemment aboli des milliers d’emplois dans la fonction publique.

« Nos principes et nos valeurs sont dans la mire du gouvernement. La négociation collective, la lutte pour l’égalité, l’amélioration du niveau de vie, rien n’est épargné, a expliqué Robyn Benson, présidente nationale de l’AFPC, lorsqu’elle s’est adressée aux personnes déléguées. Le gouvernement continue à charcuter la fonction publique à coup de compressions, de gels et de coupes, détruisant sur son passage des trésors publics comme les parcs et les canaux. »

Les coupes, ennemies des services

Les participantes et participants à la conférence ont corroboré les affirmations de Mme Benson en décrivant comment les atteintes gouvernementales à la sécurité d’emploi, aux droits syndicaux et aux congés de maladie appauvrissent les services qu’ils fournissent dans les parcs, écluses et voies navigables du pays. 

Daniel Toutant est du même avis. Technicien au Soutien des biens du lieu historique national des Forges-du-Saint-Maurice (Québec) et président de sa section locale, M. Toutant a mentionné qu’au moment de son embauche, en 2002, la direction de Parcs Canada parlait avec ferveur de la préservation et de la promotion des lieux historiques nationaux.

« Les gens adorent ce que nous faisons, a-t-il affirmé. Ils ont le sourire aux lèvres lorsqu’ils apprennent que je travaille à Parcs Canada ». Malheureusement, les coupes faites par le gouvernement se sont traduites par l’élimination des postes de guides dans les parcs et une saison plus courte pour les visiteurs. 

Un travail dangereux

Les personnes déléguées étaient particulièrement inquiètes de la ligne dure adoptée par le gouvernement en matière de congés de maladie et de sécurité professionnelle dans la fonction publique. Elles font un travail souvent dangereux qui comprend la protection du public.

Loretta Moar travaille au parc national du Mont-Riding (Manitoba) depuis 17 ans. Elle a touché à tout, de l’accueil au nettoyage des toilettes, en passant par l’enlèvement des arbres, le travail à la tronçonneuse et l’entretien des sentiers. 

« Je travaille dehors tous les jours, dit-elle. J’ai été pourchassée par un orignal et  aussi par un ours. Il faut être très vigilant et se concentrer sur ce qu’on fait en tout  temps. »

 Le travail de Mme Moar l’expose à des risques et à un milieu physique rigoureux.  C’est pourquoi il est nécessaire, à son avis, de protéger l’intégrité du régime de  congés de maladie. Elle a aussi critiqué le gouvernement conservateur et enjoint aux  membres de l’AFPC de participer activement aux prochaines élections. « Espérons  qu’après les prochaines élections, nous nous serons débarrassés d’un gouvernement majoritaire déterminé à éliminer tous nos services publics », a-t-elle conclu.

Les collectivités ne sont pas épargnées

Jack Norris a souligné que le travail accompli par les membres de l'AFPC a un effet sur les collectivités.  Il occupait à temps plein le poste de maître-éclusier à Smith Falls (Ontario) depuis 1976. Hélas, en 2012, l’employeur lui a retiré le tiers de ses heures. Monsieur Norris a expliqué que la réduction des effectifs contraint les plaisanciers à attendre jusqu’à deux heures avant de pouvoir franchir les écluses, ce qui en oblige plusieurs à choisir un autre itinéraire.

Selon M. Norris : « La perte d’achalandage nuit aux collectivités et à leurs gens d’affaires. Ainsi, Smith Falls a perdu 2 700 emplois en deux ans. Le tourisme joue un rôle économique important, attirant des visiteurs qui dépensent leur argent chez nous. »

Monsieur Norris croit, lui aussi, qu’en protégeant la sécurité d’emploi de ses membres, l’AFPC contribue à la stabilité et à la qualité des services fournis par Parcs Canada. 

L’entraide syndicale

Dans son allocution, Paul Moist, président du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), a souligné que les syndicats du secteur public se donnent la main pour mieux s’entraider et déjouer les manœuvres d’intimidation du gouvernement conservateur. Le SCFP est le plus important syndicat canadien : il représente des fonctionnaires fédéraux, provinciaux et municipaux, ainsi que ceux des administrations scolaires de partout au pays.

Monsieur Moist a expliqué que Tony Clement « perpétue des mythes » au sujet des congés de maladie dans la fonction publique et que le SCFP offre ses travaux de recherche et son appui aux membres de Parcs Canada pour soutenir leur lutte visant à protéger cet important avantage.

« Si Tony Clement croit qu’il va casser les reins de l’AFPC, il se trompe, a affirmé M. Moist. Parce que l’AFPC n’est pas seule : notre syndicat l’appuiera en mettant ses données, ses pancartes de piquetage et sa solidarité à sa disposition. »

Avant la clôture de la conférence, les personnes déléguées ont élu les membres de leur équipe de négociation et discuté des moyens d’engager les membres dans le processus de négociation.

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