Le 21 mars 1960, 69 manifestants noirs ont été tués et 180 blessés par la police sud-africaine blanche dans le township de Sharpeville. Plus de 700 coups de feu ont été tirés contre des manifestants noirs pacifiques qui protestaient contre les lois discriminatoires du pays.
Six ans plus tard, devant la vive indignation de la communauté syndicale internationale et la pression les organismes de défense des droits de la personne, l'Assemblée générale des Nations Unies faisait du 21 mars la Journée internationale pour l'élimination du racisme.
En 1988, partout au Canada, le 21 mars a été désigné Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale.
Au vu des origines de cette journée internationale et des difficultés quotidiennes rencontrées par les personnes racialisées, nous devons faire le bilan de l'état de la justice raciale au Canada.
Même si on a fait des progrès, le racisme est bien vivant au Canada aujourd'hui. Ces dernières décennies ont vu une érosion de nos gains en la matière.
En mettant fin au formulaire de recensement long, le gouvernement conservateur a coupé une source de données fiables aux chercheurs. Ainsi, il est plus difficile de jauger les obstacles à l'égalité et la persistance du racisme.
Les personnes racialisées et les Autochtones continuent d'être surreprésentés dans notre système de justice criminelle. Les modifications au Code criminel imposent des sentences exécutoires qui ne font qu'empirer la situation.
Le gouvernement fédéral a érodé les protections qui assuraient l'équité d'emploi. Il y a dorénavant moins d'employeurs qui doivent répondre au Programme de contrats fédéraux et moins de contrôle de l'équité d'emploi dans la fonction publique.
Le gouvernement a réduit ou modifié les services aux communautés marginalisés, notamment les demandes de citoyenneté et d'assurance-emploi. Les travailleurs saisonniers ou ceux et celles qui sont récemment employés ont plus de mal à demander des prestations d'assurance-emploi. Les récentes modifications au programme pourraient les forcer à accepter des emplois moins rémunérés (jusqu'à 30 % de moins), faute de quoi on leur coupera les fonds.
Les modifications aux lois concernant l'immigration et les réfugiés dressent des barrières plus hautes devant les personnes racialisées qui souhaitent venir ou s'établir au Canada. Le gouvernement fédéral s'est donné le pouvoir de détenir certains groupes en dépit des procédures.
Le gouvernement fédéral utilise davantage de travailleurs temporaires, qui sont aux prises avec de terribles conditions de travail et dont les droits sont violés.
Ce n'est là qu'un échantillon des mesures imposées par le gouvernement Harper, sans parler de l'offensive contre la négociation collective, une autre tendance inquiétante dont témoigne la loi C-4, récemment adoptée.
En ce 21 mars, l’AFPC incite tous ses membres à se serrer les coudes pour résister aux attaques contre l’égalité et les droits de la personne.
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