La majorité remportée par les conservateurs lors de l’élection provinciale anticipée fait craindre au leadership syndical et aux membres de l’opposition une guerre ouverte contre le syndicalisme à l’échelle de la province au cours des quatre prochaines années.
« Les résultats de l’élection sont décevants, car [le premier ministre] Blaine Higgs et son entourage ne sont assurément pas nos alliés », affirme Lisa Harris, ancienne membre de l’AFPC et députée libérale réélue dans la circonscription de Baie-de-Miramichi-Neguac le 14 septembre.
Pour Mme Harris, qui a quitté son poste à Service Canada en 2018 pour se présenter aux élections, le conflit de travail tendu entre le gouvernement et le personnel des foyers de soins l’an dernier n’est qu’un avant-goût de ce qui attend les travailleuses et les travailleurs durant le mandat conservateur.
Découragés par l’absence de progrès à la table de négociation, des membres du SCFP ont occupé les bureaux de Fredericton de la ministre du Développement social. Pendant trois jours, les policiers de garde leur ont refusé l’accès à des produits essentiels comme la nourriture, les médicaments et les produits hygiéniques.
Des affrontements entre les membres du syndicat et les autorités ont aussi entaché la manifestation.
« On aurait dit une zone de combat, ajoute Mme Harris, ancienne ministre des Aînés et des Soins de longue durée. J’en avais mal au cœur. »
La députée libérale croit que les partis d’opposition devront être vigilants pour éviter que la majorité conservatrice ne mine davantage les droits des travailleuses et travailleurs.
« Blaine Higgs est le genre de leader qui impose sa volonté coûte que coûte, explique-t-elle. Écouter, ça ne l’intéresse pas. Tout ce qui l’intéresse, c’est la rigueur budgétaire. Nous ferons tout en notre pouvoir pour être une opposition efficace et nous ne manquerons pas de demander des comptes aux conservateurs. »
Colleen Coffey, vice-présidente exécutive de l’AFPC-Atlantique, partage les préoccupations de Mme Harris face à la vague conservatrice.
En campagne, les conservateurs ont promis de sabrer les dépenses et Mme Coffey s’attend que les syndicats aient du pain sur la planche.
« Nous devrons tenir le gouvernement à l’œil et nous assurer que le renforcement des services publics s’inscrit dans le plan de relance post-pandémie », soutient Mme Coffey.
L’AFPC se prépare aussi à des affrontements dans le dossier des compétences linguistiques des fonctionnaires provinciaux. Mme Coffey redoute que le premier ministre – qui s’est fait un point d’honneur d’ignorer les électeurs francophones durant la campagne électorale – réduise les services et les postes bilingues, ce qui aura une incidence sur nos membres.
« Les conservateurs ont annoncé leur programme quatre jours seulement avant les élections, alors que des dizaines de milliers de personnes avaient déjà voté par anticipation, ajoute Mme Coffey. Ça vous donne une idée du degré de transparence auquel nous pouvons nous attendre du gouvernement Higgs. »
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